Jean-Pierre Brouillaud

Colombie 2019 web 105 sur 537

Zigoneshi Les dessous du tournages 3/15

Le 11/10/2019

Arrivés sur place, nous louons un carbet, maison de planches et de bambous

ouverts au vent des Caraïbes et aux mille et un chants de coq déréglés qui

s’égosillent nuit et jour. Après quelques jours nous avons l’honneur de recevoir

la visite de trois Indiens Kogis et de leur Mama. Ciccio leur prépare en hâte un

repas – ils arrivent de loin, à pied, et n’ont pas mangé depuis la veille. Nous

apprenons alors le sens du mot « Zigoneshi ». « Nous les Kogis, habitants de la

Sierra Nevada colombienne, nous avons un principe important : Zigoneshi. Ce

mot signifie beaucoup de choses : Je t’aide et tu m’aides, ou bien, je te donne

et tu me donnes. Il parle d’échange et d’entraide. Vous nous aidez et nous vous

aidons. Ensemble, nous devons réapprendre à nourrir un seul chemin, une

seule pensée, pour un avenir commun. »

Lilian et Camille offrent à nos trois visiteurs des coquillages ramassés sur la côte

bretonne. Un précieux cadeau pour des mâcheurs de feuilles de coca ! Nous

mettons ainsi en pratique Zigoneshi en rentrant dans l’échange. Le Mama parle

uniquement kogi, les jeunes un peu espagnol – Ilona traduit habilement, en

tentant de ne pas dénaturer leurs propos. « Que veux-tu ?, me demandent-t-ils

en toute simplicité. Et que nous apportes-tu en échange ? » Ça y est. La

possibilité d’un dialogue est en train d’émerger, ce qui ne veut pas dire que la

Sierra nous accepte. « Nous souhaitons passer quelque temps dans une de vos

communautés et réaliser un film documentaire. »

Colombie 2019 web 100 sur 537Colombie 2019 web 106 sur 537

 

L equipe

Zigoneshi Les dessous du tournages 2/15

Le 11/10/2019

L'équipe :
- Découvrez la bande-annonce, le DVD et la carte multimédia et contribuer à la vie de ce film

"Nous formons un groupe de cinq personnes autour du réalisateur Lilian Vezin, tous conscients que notre civilisation si irrespectueuse de la nature, « va droit dans le mur », comme le martèlent nombre de scientifiques et penseurs systémiques, en haussant la voix et en invitant les gouvernements à intervenir dans l’urgence écologique. De Bretagne : Liliãn Vezin, avec qui j’ai réalisé le documentaire « Deux hommes un regard » en 2016, lui aussi convaincu que ces Indiens que l'on a longtemps méprisés incarnent pour nous le paradigme d'une société respectueuse du vivant. De Barcelone : Ilona Schneider, cantatrice polyglotte, notre traductrice. De Marseille : Ciccio, rencontré il y a trente-sept ans à Lima, grand randonneur devant l’éternel. D’Ardèche : étudiante, nomade et bourlingueuse, Leïla Brouillaud, dite « cheveux-bleus », jeune femme de 23 ans, dont je suis le père, et sans l’aide de qui je n’aurais jamais pu parcourir les grandes forêt de la Sierra Nevada avec ses pièges racinaires et ses longues dalles glissantes. De Bretagne aussi : Camille Barraud, à la prise de son nature et toujours de bon conseil. D'Avignon : votre serviteur, fil rouge de notre film, guidé par Leïla, et
parfois par Ciccio".
Texte : © Jean Pierre Brouillaud Livre : Voyages du coq à l'âme
Photographie et réalisation : ©Liliãn Vezin

Zigoneshi best 37

Zigoneshi best 59